The Oder Front 1945 Volume 1

La chute de l'Allemagne nazie est souvent décrite à travers la double image d'Adolf Hitler dirigeant la bataille finale pour Berlin depuis son Führerbunker claustrophobe, et de la victoire soviétique qui s'en est suivie, immortalisée par le vol de la faucille et du marteau au-dessus du Reichstag incendié. Cette vision populaire, selon laquelle la dernière bataille de l'Allemagne de la Seconde Guerre mondiale était une défense délibérée, mais fataliste, de Berlin planifiée et menée par Hitler, est en grande partie une représentation historiquement inexacte qui correspond à une caractérisation populaire de la fin du Troisième Reich.

La bataille finale de l'Allemagne a commencé lorsque le général Gotthard Heinrici a pris le commandement du Heeresgruppe Weichsel (groupe d'armées Vistule) le 20 mars 1945, et non lorsque l'offensive soviétique massive destinée à capturer Berlin a été lancée le 16 avril. Heinrici, et non Hitler, a décidé qu'il ne restait qu'une seule voie stratégique à l'Allemagne : retenir les Soviétiques le long du front de l'Oder suffisamment longtemps pour attirer les Alliés occidentaux de l'autre côté de l'Elbe. Heinrici savait deux choses : la guerre était perdue et ce qui restait de l'Allemagne était destiné à être occupé par les Soviétiques après la guerre. Son intention était qu'une défense prolongée le long du front de l'Oder forcerait le général Eisenhower à ordonner aux Alliés occidentaux de pénétrer dans la zone d'occupation soviétique d'après-guerre décrite dans le plan allié ultra-secret connu sous le nom d'« Eclipse », épargnant ainsi à des millions d'Allemands de l'Est le triste sort de la vengeance soviétique que tout le monde savait imminente. Berlin, ordonna Heinrici, ne serait pas défendue. La capitale de l'Allemagne ne deviendrait pas un autre « Stalingrad », comme Heinrici l'avait dit à ses subordonnés. Une décision de l'OKW le 23 avril de défendre Berlin dans une bataille finale décisive força Heinrici à entrer en conflit direct avec ses supérieurs sur la conduite des opérations le long du front de l'Oder - un conflit qui mina sa capacité à se défendre contre les Soviétiques et lui coûta finalement son commandement.

Dans un ouvrage complémentaire à son étude à succès et très appréciée sur l'assaut soviétique sur la ville de Berlin, Bloody Streets, l'auteur A. Stephan Hamilton décrit la planification et l'exécution de la défense du front de l'Oder, en la reconstituant jour après jour à l'aide de journaux personnels inédits, d'entretiens d'après-guerre, du journal de guerre du Heeresgruppe Weichsel et des journaux téléphoniques quotidiens de commandement. Les opérations de la 3.Panzer Armee, de la 9.Armee, de la 12.Armee et de la 21.Armee sont couvertes en détail, avec les mouvements de leurs unités représentés sur plus de 60 cartes opérationnelles de guerre. Le récit est étayé par une vaste sélection d'annexes, notamment des traductions de récits d'après-guerre relatifs au Heeresgruppe Weichsel rédigés par des officiers allemands supérieurs, des notes biographiques sur des officiers notables du Heeresgruppe et des ordres de bataille très détaillés. En plus d'un certain nombre de photographies en noir et blanc, cette étude comprend 64 pages de cartes opérationnelles reproduites en couleur.