1er août 1944, Varsovie se soulève contre les nazis. Pendant deux mois, les insurgés affrontent les plus impitoyables unités SS. Les Polonais ne disposent que de quelques fusils et grenades face à l'arsenal ennemi, Staline, dont les troupes stationnent sur l'autre rive de la Vistule, laisse cyniquement les mains libres à Hitler. Avec ses camarades, Georges Rencki, 18 ans, se bat rue par rue, immeuble par immeuble durant ces longues semaines. Affamés, décimés, abandonnés des alliés anglo-saxons, les « Polonais libres » vont tenir jusqu'au début du mois d'octobre. Lorsqu'ils rendent les armes, la bataille a fait 200 000 morts, et Varsovie est détruite. Avec les derniers combattants, le jeune homme est déporté dans un camp de prisonniers de guerre en Allemagne.
Depuis le début de la Seconde Guerre mondiale, il a été le témoin du sort impitoyable réservé à sa patrie par les nazis d'une part, les Soviétiques d'autre part. Son père, membre de l'intelligentsia polonaise, a disparu à Katyn, victime du NKVD. Engagé dans la résistance à 14 ans, Georges Rencki prend part à des actions armées tout en contribuant à l'édition d'une revue clandestine sans pareille dans l'Europe occupée. C'est ce même homme qui, réfugié en France après la soviétisation de la Pologne en 1945, deviendra un pionnier de la construction européenne.
À sa mort, en 2017, l'un de ses deux fils découvre une série de notes éparses, certaines détaillées, d'autres succinctes, qui constituaient la base à partir de laquelle il avait entrepris de rédiger ses souvenirs. Ce sont ces notes, réunies, enrichies et mises en perspective par Julien Rencki, qui ont permis de recomposer ce journal stupéfiant, véritable témoignage pour l'histoire et rappel du sacrifice étouffé de la résistance polonaise.